Cartographie des mouvements d'insurgés
(1729 - 1769)  

Retracer de façon cartographique les multiples mouvements insurrectionnels affectant la Corse entre 1729 et 1769 est une gageure. En effet, toutes les difficultés de l’exercice se combinent :

 -         des pièves (ou des parties de pièves) qui oscillent en permanence entre la soumission à Gênes, le ralliement au parti français (essentiellement dans le Delà) et l’adhésion à la Révolution de Corse

-         des consultes qui se déroulent dans des pièves dont le contrôle n’est pas réellement assuré par les Nationaux

La difficulté d’identifier ce qui relève d’un contrôle formel au travers de la nomination d’un représentant du Gouvernement paoliste d’un véritable contrôle stable et permanent

-         l’exercice du droit et les opérations de police ne constituent pas toujours un critère significatif dans la mesure où la ghjustizia paolina fut surtout « ambulatoire »

-         le siège militaire d’une position génoise ne signifie nullement que l’intégralité de la piève a basculé

-         le passage de troupes insurgées (dont l’importance numérique est toute relative) ne constitue nullement une garantie de contrôle effectif et définitif. Lorsque Paoli confie la garde du Nebbio à une cinquantaine d’homme en décembre 1755, on tient là l’exacte mesure du contrôle exercé.

En conséquence pour pouvoir cartographier, il m’a fallu décider de la période (ou de la date) de basculement des pièves en fonction de critères croisés : stabilité de la présence des insurgés, absence de soumission dans la période analysée, importance des consultes, présence militaire effective, victoires sur les troupes génoises, absence d’un parti concurrent (l’exemple type est celui du conflit matriste).

 Dans le cas du périple du roi Théodore, il m’a paru plus parlant de tracer son itinéraire pour montrer la brièveté de son séjour en Corse ainsi que le caractère très centré sur la rive droite du Golo de son Gouvernement malgré quelques incursions brèves jusqu’en Balagne et celle du Delà qui préparait, en réalité, son départ. Enfin le rythme même de ses déplacements souligne la perte de crédibilité auprès de ses soutiens qui lui reprochaient son errance.


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Premier
soulèvement
1729-1733
Deuxième
soulèvement
1733-1736
Périple en 1736
d'un roi errant
Théodore
Amorce d'un Etat
sous Paoli
1755-1769
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