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HISTOIRES CORSES                                                                                                                                                                NE NOUS RACONTONS PAS D'HISTOIRES

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La Corse s’est ralliée. A-t-elle combattu ? La Corse eut-elle un comportement si différent des autres provinces de la République française ? Le ralliement fut-il facile ? A-t-elle cru se découvrir un destin ?


D’un Corse empereur à l’Empire corse !

 
Il s’agit de donner une couleur de nation colonisée à une région pourvoyeuse de soldats de la colonisation. Pour cela, toutes les mesures fiscales ou douanières sont répertoriées pour en extraire ce qui est dommageable et taire ce qui ne l’est pas. Ainsi va-t-on souligner l’impéritie des gouvernements successifs de la IIIè république qui délaissent la Corse,  pénalisée par la loi douanière de 1818, tenue en vigueur jusqu'en 1912, gênant l’exportation des produits corses en les surtaxant dans les ports continentaux et en exonérant les produits du continent débarqués en Corse. Les conséquences économiques indéniables sont soulignées de façon exagérée et quasi comique ; en effet, évoquer la fermeture des hauts fourneaux de Bastia, comme certains le font en exemple de la détérioration des chances de décollage économique de la Corse, c’est faire grand cas du positionnement concurrentiel de l’île dans la sidérurgie lorsqu’on sait ce qu’il en est advenu dans le cas de la Lorraine !  Même la crise du phylloxéra en 1879 qui ravage les vignes du Continent et pourrait inciter à la monoculture viticole est mise au débit du pouvoir colonial français !

La question de la modernisation des infrastructures est un autre cheval de bataille souvent évoqué. Sans doute, et ce dès le début du XXè siècle, les Corses réclament-ils la construction d'un véritable réseau routier, mais la carte de la France au un quatre-vingts millième dite de l'Etat-major a débuté en 1818 et fait suite à celle des Cassini (1756-1815) pour s’achever par la Corse en 1882 [1] alors même que, sans attendre, près de 2000 km de routes nouvelles y ont été ouverts sous Napoléon III. La clôture des derniers chantiers du chemin de fer date de 1888 après dix ans de travaux (230 km, 38 tunnels, 12 ponts et 34 viaducs).

C’est vraiment faire un mauvais procès, alors même que des efforts sans commune mesure avec l’importance de l’île au plan démographique ou économique ont été réalisés dès avant la première guerre. Les comparaisons souvent avancées avec le Continent ne sont pas pertinentes : ainsi lorsque la Chambre de Commerce d’Ajaccio met en regard les 141 millions de francs dépensés par l’Etat entre 1768 et 1892 avec 147 millions de francs  de dépenses de travaux publics à Nice de 1860 à 1870, une double torsion des faits est opérée. D’une part on parle de Nice alors qu’il s’agit du département des Alpes maritimes (ex-Comté de Nice augmenté de quelques communes du Var), d’autre part on occulte le fait que les transferts se sont renforcés en fin de période et qu’une comparaison sur une période plus longue [1860-1890 par exemple] donnerait des écarts beaucoup plus réduits, a fortiori si l’on effectue l’évaluation par tête.

 Certes la succession des conflits, la crise économique et la déflation qui s’en est suivie ne devaient pas pouvoir remettre la question du rattrapage des infrastructures de la Corse à l’ordre du jour avant longtemps. Ensuite, l’investissement des Corses dans l’aventure coloniale puis la seconde guerre mondiale vont retarder jusqu’aux années soixante la question de la modernisation des infrastructures, à la suite de quoi les subventions pour l’amélioration du réseau routier se sont « égarées », situation heureusement compensée par des achats de véhicules tout-terrain rutilants.

 Autre reproche mal venu, l’assainissement tardif de la plaine orientale infestée par la malaria, assainissement demandée depuis le début du XXè siècle[2]. Dans les faits, l’assainissement réalisé par les troupes américaines pour les besoins du second conflit mondial, n’a nullement été mis à profit par les Corses, la main d’œuvre étant employée hors de l’île et les revenus de l’île étant essentiellement procurés par les pensions des militaires et fonctionnaires corses et dans une moindre mesure le tourisme.

 Si l’on compare la situation de la Corse après plus d’un demi-siècle de présence française, le pli était déjà pris. Le contraste avec la période génoise est plein d’enseignements lorsqu’on constate que la Corse produisait alors plus qu’elle ne recevait. Mais inutile d’entonner trop vite le chant des regrets : les dépenses de Gênes étaient essentiellement d’ordre militaire. Et par ailleurs, les recettes fiscales tirées de l’activité productive de Corse couvraient ces mêmes dépenses à hauteur de 125%.  Au XIXè siècle, la logique économique s’inverse et, dès 1831, l’effort français est considérable. Les dépenses sont multipliées par quatorze, cette fois en faveur de la mise en valeur de l’île (travaux publics, voieries, structures administratives, etc.), les dépenses d’ordre public venant au second plan. Bien évidemment, les dépenses d’équipements auront un effet favorable jusqu’à la fin du second Empire mais les recettes fiscales de l’île ne suivent pas le même rythme que l’activité importée du Continent, même si parfois cette activité associe des entrepreneurs de l’île. Il n’empêche, les recettes fiscales ont plus que doublé en cinquante ans depuis l’annexion, ce qui n’est pas méprisable.

 Est-ce à dire que la Corse s’est laissée entraîner à n’être qu’une colonie de luxe, choyée, équipée, subventionnée, visitée ? De la même manière, qu’en est-il, au plus près, des occasions manquées du décollage économique de l’île tout au long du XIXè siècle. Considérons-les dans le détail. Nous avons laissé l’île au beau milieu d’une épopée de conquête dont on a vu que les brutalités étaient réelles sans constituer un traitement d’exception au regard de ce que d’autres provinces annexées ont eu à subir. Revisitons-là au lendemain de l’aventure napoléonienne, au moment où la France entière doit se reconstruire.

 
Pendant la Restauration

 
La Corse s’est-elle véritablement trouvée dans une situation de pré-décollage industriel à l’orée du XIXè siècle ? Et dans quelle mesure, les dispositifs d’assimilation de l’île ont eu un effet perturbateur ?

 Au début du XIXè siècle, la Corse possède les attributs d'une région connaissant les prémices d’une révolution industrielle. Ainsi, peut-on répertorier des activités de premières transformations (tanneries, verrerie, filatures, briqueteries), des activités de valorisation alimentaire (produits alimentaires transformés, notamment des pâtes, minoteries) mais également des usines sidérurgiques. La plupart de ces productions arrivent à être exportées sur le continent mais avec un handicap douanier sur lequel nous reviendrons. Notons toutefois que ces produits corses, en particulier dans le domaine des transformations de matières premières, sont élaborés à partir de techniques de production fortement consommatrices d’énergie thermique. Dans le cas de la sidérurgie, le métal reste de médiocre qualité pendant quelques décennies avant de s’améliorer nettement au cours du siècle.

 Si l’on examine l’éventail des produits sur le siècle entier, celui-ci ne cesse de s’élargir, pour embrasser non pas tous les secteurs mais essentiellement les industries de première transformation, et non pas toutes les régions de l’île, mais essentiellement Bastia malgré quelques incursions dans l’intérieur de l’île.

 

Secteur économique

Produits

Régions

Première transformation

Sidérurgie

Bastia

 

Tanneries,

verreries,

filatures et tissage, briqueteries,

savonnerie

Bastia

Bastia

Bastia, Albertacce

Bastia

Bastia, Ile Rousse

Industrie agricole et alimentaire

Minoterie (115 moulins),

Pâtes alimentaires,

 
moulins à huile (36),

distilleries

Salines

Bastia

Ajaccio, Ponte a Castirla, Ile Rousse

Ajaccio

Bastia

Porto Vecchio

Produits semi-finis

Ebauchons de pipes

Madriers

Acide gallique

Calvi, Ajaccio

Ajaccio

Castagniccia

Produits finis

Meubles, sellerie, pipes, petit outillage

Bastia, Piedicroce

Source : Charles Vellutini (cit. Levratto, Castellani) et V-A Malte-Brun

 
L'aventure sidérurgique corse au XIXe siècle est la seule véritable manifestation de prémices industrielles. Les forges qui transformaient le minerai de l'île d'Elbe, se développent et  deviennent entre 1837 et 1843 des hauts-fourneaux. L’acier et la fonte sont expédiés sur le continent, avec un certain succès puisque il faudra importer d'Algérie un complément de minerai. Mais cette aventure n’ira pas plus loin face à la concurrence en prix et en qualité des minerais de Lorraine, même en neutralisant les taxes douanières.

 On ressent bien le caractère incomplet, inachevé, du secteur proto-industriel et l’importance de l’artisanat. Au mieux (ou au pire, au cas présent), l’activité minière de l’amiante est développée sur une longue période par la société Eternit à Canari. Nous sommes dans le droit fil des efforts industriels du paolisme, relayés par l’émergence d’activités à faible valeur ajoutée et contraignantes pour l’environnement, mais pas réellement dans une phase de décollage. Le saut qualitatif et quantitatif de l’Angleterre des Midlands et du Pays de Galles au XVIIIè siècle ou de la France continentale du second Empire, toute proportion gardée, ne se produit pas en Corse.

 Quelles en sont les raisons ? Le premier réflexe d’un corsiste qui se respecte est d’incriminer la loi douanière de 1818, la pauvreté des transferts, l’immigration et l’effet d’éviction des emplois publics à compter du second Empire. Bref, la présence française a empêché la Corse de saisir sa chance.

 Sans doute, la Restauration qui supprima les prohibitions spécialement dirigées contre l'Angleterre, les rétablit d'une façon générale pour de nombreux produits industriels (lois du 28 avril 1816 et du 21 avril 1818). Ces prohibitions furent définitivement abrogées avec les traités de commerce conclus à partir de 1860. Si l’abrogation juridique en droit interne fut effective avec la loi de 1912, les traités de commerce conclus à compter de 1860 ont fait « tomber » certaines barrières douanières dont celle-là, l'industrie française ayant atteint un niveau concurrentiel acceptable ; en conséquence l’effet plein de la mesure protectionniste promulguée sous la Restauration a duré une quarantaine d’année et non un siècle entier. L’effet fut d’ailleurs relatif, puisque les exportations de Corse ont décuplé entre 1820 et 1850, au fur et à mesure de la levée de certaines taxes et de l’effort d’exportation dans les secteurs exemptés. Bien évidemment, ce traitement appliqué à l’ensemble des territoires outre-mer (et donc les colonies), ayant été appliqué à la Corse, il est relativement aisé de s’en tenir à un raisonnement par analogie et en déduire que la Corse a été, même brièvement, une colonie dont les chances de développement furent ainsi obérées par une politique douanière drastique.

 Pourtant il faut prendre conscience que les lois douanières incriminées s’appliquaient à toutes les îles de la Méditerranée, de l’Atlantique et de la Manche. Enfin, il faut aussi garder à l’esprit que certaines activités industrielles de première transformation utilisaient des ressources naturelles provenant de l’étranger, ainsi le minerai de l’île d’Elbe ou de Tunisie, ce qui ne pouvait qu’inciter l’Etat protectionniste de l’époque à rapprocher du Centre géo-productif les barrières douanières. Ce faisant la Corse était effectivement perçue comme une île de la périphérie, non encore intégrée économiquement [3] et conservant des liens économiques forts avec l’étranger. La crainte du cheval de Troie commercial a certainement joué, ainsi l’ordonnance de 1817 prévoit l’exemption pour les produits du sol sans transformation (pouvant dissimuler une importation de produits transformés de l’Etranger)[4].

 Toutefois, il faut prendre en compte plusieurs aspects. Tout d’abord, nous sommes en face du traitement économique de la reconstruction après les guerres napoléoniennes, phase où les mesures protectionnistes sont naturellement mises en œuvre. Par ailleurs, et en accord avec l’orientation de  sa politique de développement des territoires, la Restauration est peu favorable à encourager les fabriques dans les régions où elles n’existent pas. Ce faisant elle applique strictement une politique ricardienne de spécialisation sur le fondement des coûts comparatifs. Enfin, l’existence des régimes d’octroi bien que différent d’un point de vue fiscal et juridique ne permettait pas de prendre conscience du caractère inégalitaire et discriminatoire  de la taxation des produits corses puisque la notion même de libre circulation des marchandises à l’intérieur du Royaume y était normalement battue en brèche en ce début du XIXè siècle[5]. Toute une série de textes paraissent, notamment l’ordonnance du 5 novembre 1816, ainsi que l’ordonnance du 8 octobre 1817 reprise dans la loi du 21 avril 1818. L’esprit de ces lois n’est pas aussi univoque et corsocentrique qu’on se plaît à le dire ici ou là, c’était le régime commun de toutes les îles de la Méditerranée à la Manche. Le préambule de l’ordonnance de 1816 pose bien le principe de l’assimilation douanière de la Corse[6] à une époque où le principe de l’harmonisation des droits de douanes se confirme malgré la subsistance de droits particuliers comme l’octroi. Il y avait eu un précédent avec la réglementation de 1802, où, pour la première fois dans son histoire, la Corse avait vu toutes ses barrières douanières levées ! Cette mesure fut rapportées en 1808 et les restrictions maintenues dans la foulée du blocus continental.  En tout état de cause, L’article 2 de l’ordonnance de 1816 pose le principe de la continuité territoriale douanière pour les « produits du sol de la Corse [qui]  expédiés pour France avec acquits à caution délivrés sur certificats des magistrats des lieux attestant leur origine, sont exemptes de tous les droits de sortie de l’île et d’entrée en France » et ce sont bien les marchandises en provenance de l’étranger et transitant par la Corse qui sont taxées. Le même texte prévoit le principe de la modification sur demande des autorités locales adressée au préfet qui en réfère au Ministre des finances, une sorte d’anticipation sur un droit d’initiative[7] qui ouvre de façon très claire la possibilité d’évolution au fur et à mesure du développement de l’île. Cette disposition va d’ailleurs être utilisée, ainsi la loi douanière du 27 juillet 1822 supprime la taxe sur les produits oléicoles et, en 1841, la loi douanière prévoit de nouvelles franchises de droits. En d’autres termes, c’est tout à fait faussement et de manière délibérée que les précautions à l’encontre du commerce de transit sont interprétées comme un traitement discriminatoire assimilant l’île à l’étranger ou à une colonie alors que les textes nous apprennent, pourvu qu’on s’y reporte, qu’ils veulent tout autre chose.

 Pour le reste, les effets des transferts, de l’immigration et des effets d’éviction dus au développement de l’offre d’emplois publics, il convient d’analyser la dynamique historique dans laquelle la Corse s’est trouvée et… retrouvée, car, de ce point de vue, les Corses ont autant choisi que subi.

 Dès cette époque, les emplois politiques ou publics (les « places » comme l’on dit souvent dans l’île) se sont ouverts aux Corses. Ainsi, les premières élites corses du premier Empire trouvent à s’employer sous la Restauration, et de ce point de vue la carrière de Bastien François Horace Sebastiani comte et maréchal de France, né en 1772 à La Porta d’Ampugnani, mort à Paris en 1851, est exemplaire. Après Waterloo, et une brève période d’une année de demi-solde, il embrasse la carrière politique et est élu député de la Corse en 1819. Il arrache une circonscription de l’Aisne aux élections de 1826. Sous la Monarchie de Juillet, il est nommé, dans un premier temps, Ministre de la Marine (1830) puis Ministre des Affaires Étrangères (1830/1832), ambassadeur à Naples en 1834, il est à nouveau député de la Corse en 1835, puis Ambassadeur à Londres (1835/1840). En octobre 1840, il est élevé à la dignité de maréchal de France[8].

Quant à la politique des transferts, le niveau impressionnant des dépenses publiques pendant la restauration puis la monarchie de Juillet permet la mise en chantier de nombreux ouvrages d’art, d’équipements urbains et surtout d’immeubles administratifs et de tribunaux. Quelques progrès se font jour dans le domaine des transports avec les premiers bateaux à vapeur mis en service en 1830. De la même façon, il est impossible d’ignorer qu’une amélioration des voies de communication insulaires est en cours dès 1836.

Cependant, les années de sécheresse et de mauvaises récoltes du milieu du siècle, dans l’environnement événementiel de la Révolution de 1848 sont marquées par des violences paysannes. Il n’est donc pas étonnant que, dans ces conditions et travaillée par la propagande bonapartiste, la chute de Louis-Philippe soit accueillie favorablement

La politique corse du second Empire

 La Corse a surtout cultivé le souvenir napoléonien au lendemain de la révolution de juillet 1830 quand la Monarchie de Juillet redécouvre la légende de l’empereur, transfigurée par l’exil. En 1834, une pétition pour demander l’abrogation de la loi d’exil des Bonaparte est lancée et le sentiment bonapartiste prend de l’ampleur après le retour triomphal des cendres de l’Empereur. L’abrogation de la loi d’exil est obtenue en 1848 et les Corses finissent par élire député Louis Napoléon en 1848 à Ajaccio, le système de mandats multiples lui permet de l’être aussi dans la Seine, dans l’Yonne, en Charente-Maritime, en Moselle. Il obtient à l’élection présidentielle du 10 décembre 1848, 95% des suffrages de l’île. Le plébiscite du 20/21 novembre 1852 pour le rétablissement de l’Empire, à la suite du senatus-consulte du 7 novembre est approuvé à la quasi-unanimité avec seulement 39 « non » pour toute la Corse dont 4 à Ajaccio [9].

 L’Empereur rend bien aux Corses leur enthousiasme et s’il déclare que « La Corse est pour [lui] une famille » lors de l’inauguration de la Chapelle Impériale d’Ajaccio en 1860 il le montre en témoignant attention et sollicitude tout au long de son règne.

 Napoléon III accorde aux Corses des avantages sous forme de recrutement préférentiel dans tous les domaines de compétence avec une prédilection marquée pour la politique, l’ordre public, l’administration et la carrière des armes. Enfin, les instruments d’un attachement profond et durable à la France sont mis en œuvre, notamment au plan éducatif ; c’est à Ajaccio qu’est ainsi ouverte la première Ecole Normale Primaire d’Institutrices par décret en date du 10 juin 1853 qui vient compléter l’Ecole Normale de garçon déjà créée sous la Restauration, le 13 juin 1829.

Les actions du régime impérial en faveur de la Corse trouvent naturellement appui sur la classe des notables qui contrôle les villages et les principales villes, en d’autres termes est mis en place un maillage d’influence qui couvre toute l’île, en ralliant aussi bien les propriétaires terriens que la bourgeoisie urbaine et industrielle.

La Corse enregistre une croissance démographique sans précédent en augmentant de près de la moitié sa population entre 1827 et 1870. Cet essor entraîne l’extension des surfaces cultivées, en particulier en céréales, et l’accroissement de la production agricole. L’arboriculture progresse, la superficie du vignoble double. L’amélioration des rendements des châtaigneraies et des oliveraies permet de trouver des débouchés extérieurs, sur le continent en dépit de la concurrence italienne.

Malgré ce qui est souvent avancé, l’Etat français n’a pas attendu la libération de la Corse en 1943 et de bénéficier de l’action de l’armée américaine pour assainir les zones littorales. En effet, un effort important d’assainissement est engagé dès 1852  avec l’assèchement des marais à l’embouchure du Golo, de la plaine de Campo dell’Oro à Ajaccio, et des régions de Calvi, Saint-Florent, Porto-Vecchio. Les marais de Biguglia, sont assainis pour la mise en valeur de la faune lagunaire (au total 946 hectares de marais). Par ailleurs, le canal de la Gravona est percé pour alimenter Ajaccio en eau potable. Un abattoir est créé à Bastia, ainsi que des pépinières. Les stations thermales d’Orezza, Guagno-les-Bains, Baracci sont rénovées ou modernisées.

Les populations finissent par s’installer sur des surfaces importantes reconquises sur les zones insalubres ce qui remodèle les cantons, donnant naissance à de nouvelles communes littorales comme Ghisonaccia, Monaccia d’Aullène, Caldarello, Aghione, Tallone,ou Coti-Chiavari, par exemple. De nouvelles cultures, comme le tabac ou le coton, ainsi que les prairies et les cultures fourragères sont encouragées. La production viticole est excédentaire à partir de 1863, tandis que certaines cultures fruitières, comme le cédrat, prennent de l’ampleur.

Il n’en reste pas moins que les niveaux de productivité sur des sols aux parcelles morcelées et difficiles d’accès ne permettent pas un rendement toujours suffisant dans une société agro-pastorale dont l’organisation économique était longtemps fondée sur l’autosuffisance. Certaines productions sont menacées par des produits arrivant en Corse à des coûts plus faibles comme les froments, ou les huiles. Même la culture céréalière, production la plus importante du département, entre dans un cycle de dépression. Les échecs enregistrés dans ces secteurs sont à l’origine d’une reprise de l’émigration des plus pauvres vers le Continent à la recherche d’emplois stables dans l’administration ou dans l’armée.

En ce qui concerne le secteur proto-industriel, les mines de plomb argentifère de l’Argentella emploient environ cinq cents ouvriers, les exploitations forestières d’Aïtone, de Valdoniello et de Corte, comme l’industrie du chêne-liège créent de nombreux emplois. Des usines sidérurgiques sont installées à Toga et Solenzara mais par manque de main-d’œuvre locale mais aussi de capitaux et de matières premières, elles seront très vite amenées à fermer, d’autant que la production d’acier va se localiser dans le Nord et l’Est lorrain, avec l’arrivée du convertisseur Thomas et des fours Martin, qui permettent des rendements meilleurs sur un minerai riche en fer à 30 % (la « minette »). En revanche, comme auparavant, les progrès dans le secteur de l’artisanat sont plus prometteurs, notamment dans les industries agro-alimentaires ou la peausserie, secteurs exportateurs à la fin de l’Empire.

L’apport, le plus significatif, celui dans lequel l’Empire a une action directe est sans nul doute celui du développement des infrastructures. En Corse, comme sur le Continent, le Second Empire mise sur les conditions structurelles du décollage. L’ouvrage le plus impressionnant reste le maillage systématique de presque toute l’île en voies de communication de toutes sortes : mille kilomètres de routes nationales et autant pour les routes départementales, quatre cents kilomètres de chemins vicinaux, cinq cents kilomètres de voies forestières pour l’exploitation du bois. Même si certaines parties de l’île restent encore à l’écart comme le Cap corse ou les vallées du Taravo, du Rizzanese, de la Solenzara et de Porto, l’intensité de l’effort d’équipement n’est pas niable.

Les relations avec le Continent sont améliorées ce qui ne peut que favoriser l’exportation des produits de l’île. Ainsi, au temps où la marine à vapeur triomphe de la marine à voile, la compagnie Valery, entreprise bastiaise, détient, au moins jusqu’en 1868, un quasi-monopole sur les transports maritimes entre la Corse et le continent reliés par une liaison hebdomadaire. Les ports de Bastia et d’Ajaccio s’agrandissent permettant de sortir la Corse de son isolement et de l’intégrer dans l’aire économique continentale. Des études pour la réalisation d’un réseau ferré sont lancées en 1869, mais la Corse ne sera dotée d’un chemin de fer qu’à partir de 1879.

L’équipement urbain n’est pas négligé avec des travaux d’embellissement et d’équipement comme la création d’une école normale de filles, d’un hospice, l’ouverture du cours Grandval et le prolongement du cours Napoléon à Ajaccio, l’édification du palais de justice et d’un collège ainsi que l’aménagement de la place Saint-Nicolas ou la construction d’un nouveau port à Bastia.

Le ralliement des élites à la République

 
Les années qui suivirent la chute du second Empire représentent une période charnière dans l’histoire de l’insertion de la Corse dans l’ensemble national. On peut même avancer que tout s’est joué là, avec en point d’orgue sa traduction populaire lors des scènes d’engagement des volontaires à la mobilisation générale de la Grande Guerre. Sans doute, l’île continue pendant une décennie entière à manifester son dévouement à l’Empire, par le moyen de réseaux de clientèles et des liens de parentés élargis. Quelques grandes familles ont ainsi maintenu leur hégémonie en tirant les bénéfices de leur ascension politique, économique et sociale datant de Napoléon III, mais l’attachement clanique de la Corse à la famille impériale et aux idéaux de l’Empire a fini par se transformer en une adhésion de l’île à la République et à la Nation. Cette évolution  a permis aux anciennes élites d’asseoir leur légitimité sur un lien individu – clan – nation en lieu et place d’une relation d’un clan à une famille régnante.

 A la fin du XIXè siècle, la crise agricole s’étend et l’économie insulaire s’effondre tandis que l’activité industrielle, on l’a vu, n’a pas véritablement décollé. Les débouchés coloniaux et administratifs ainsi que l’amélioration des moyens de transport avec des lignes maritimes régulières, permettent à une partie de la population masculine de l’île de s’expatrier, enclenchant ainsi, et dès avant la guerre de 1914, un déficit de main-d’œuvre. Cette dépression est aussitôt compensée socialement par le prestige des emplois publics (le Corse ne produit pas de chômeurs mais des fonctionnaires !), et, économiquement, par la mise en place d’un réseau de solidarité et d’attribution des places.

 Ainsi la crise économique maintient en vie les pratiques clientélistes anciennes et les élites politiques de l’Empire deviennent des intermédiaires obligés, ce qui les sauve après la chute de l’Empire. En outre, l’éloignement de l’espoir d’une restauration bonapartiste écarte, un temps, la Corse des débats politiques nationaux, et la vie politique de l’île se cantonne dans l’échange de services, bulletins de vote contre places dans l’administration. Seules les grandes lignées familiales sont alors en mesure de dominer le débat politique en disposant de ressources essentiellement foncières. Cependant la crise agricole qui a eu pour effet, dans un premier temps, de prolonger leur domination en augmentant le nombre clients et d’affidés, et se traduit aussi par la dévalorisation du patrimoine foncier.

 L’extrême fin du siècle correspond à une lente conquête républicaine par de nouveaux réseaux partisans qui viennent concurrencer les familles bonapartistes. L’entrisme dans l’administration ou les professions libérales se manifeste aussi par d’éclatantes réussites professionnelles ; c’est le temps des préfets corses, des avocats de renom, des universitaires, etc. qui constituent désormais le modèle social de référence, modèle qui succède au prestige foncier de jadis et perdure tout au long du XXè siècle. Enfin, les nouveaux décideurs développent des réseaux d’influence à Paris et l’on assiste à une reprise du développement des infrastructures et des équipements publics (trains, écoles, routes, etc.). Cette réussite est naturellement associée à la République qui s’enracine définitivement dans l’île à la veille du premier conflit mondial.

 La pratique politique, elle-même est profondément transformée. Les élites politiques étendent leurs relations sociales sur le continent, par leur mariage avec des continentales, la systématisation des inscriptions dans les universités françaises, notamment parisiennes, en lieu et place des universités italiennes, en particulier Pise, les relations de partis par l’affiliation aux grands partis continentaux. Les discours s’habillent d’oripeaux idéologiques, les enjeux politiques nationaux s’interpénètrent avec les enjeux locaux, et ainsi, progressivement, les villages corses adoptent les modes de pensée du Continent. La légitimité démocratique du combat politique se superpose ainsi à la légitimité héréditaire du clan, rendant opaques les jeux politiques insulaires.

 En résumé, la république finit par s’implanter dans un milieu originellement hostile au prix d’un attachement sans équivoque de tous les camps (et de tous les clans) à la Nation. Cet attachement se traduit aussi par la francisation des modes de communication, d’autant que le personnel politique est effectivement devenu francophone à ce moment. Cette évidence est clairement comprise et intégrée dans le dispositif réglementaire des actes que sont amenés à prendre les édiles. Pour renforcer un processus estimé inéluctable et souhaitable, Napoléon III exige dès le début de son règne que les actes civils officiels soient tous rédigés exclusivement en français.

 
Colonisation de l’administration et francisation

 

Pendant la Restauration, et singulièrement la Monarchie de Juillet, nous l’avons noté, des Corses avaient consolidé leur ancrage de carrière dans l’Armée, dans le monde politique et dans l’administration. Mais c’est sous le Second Empire que la Corse bénéficie véritablement d’un accueil favorable à l’entrée de ses fils tant au plus haut niveau de l’Etat et de son administration que dans les emplois plus subalternes. Tout d’abord, de nombreux insulaires, dont les Abbatucci, figurent dans l’entourage immédiat de l’Empereur. Cette famille implantée à Zicavo qui a déjà connu la promotion de plusieurs de ces fils sous la Révolution[10] connaît une ascension sociale fulgurante sous la Restauration et qui est achevée sous le second Empire. Ainsi, Jacques-Pierre (1792-1857), petit-fils du premier Jacques-pierre et neveu de Charles, est avocat, procureur du Roi à Sartène, et député du Loiret. Napoléon III le nomme ministre de la Justice, Garde des Sceaux, en janvier 1852 jusqu’à sa mort, en 1857. Son frère, Antoine Dominique (1818-1878), est Général.

 La liste ne s’arrête pas là. Citons, Arrighi de Casanova, ministre de l’Intérieur, Casabianca, ministre d’État, Joseph-Marie Pietri, Préfet de Police de Paris, Charles Conti, Gouverneur des Invalides, Vincent Benedetti, ambassadeur à Berlin, Prosper Pietrasanta, médecin personnel de l’Empereur. Ce dernier a un premier chambellan corse, Félix Bacciochi de même qu’est corse le chef de son secrétariat particulier, Francheschini-Pietri. Tous ces brillants sujets dispensent à leurs clients des « emplois » dus à la « générosité » du régime et symbolisent l’intégration de la Corse à l’État.

 La politique scolaire du Second Empire avait renforcé la francisation de la société. Dans l’enseignement primaire, la fréquentation des élèves connaît une forte croissance. Les garçons scolarisés sont au nombre de plus de 20000 contre 13000 à l’avènement de l’Empire, tendance qui conforte le décollage enregistré sous la monarchie de Juillet. Plus remarquable encore, la scolarisation des filles qui connaît un triplement des effectifs  de 3000 élèves à 10000 élèves, cependant le véritable envol se situe sous les débuts de la troisième République avec un gain supplémentaire de 10000 élèves. Enfin,  l’enseignement secondaire n’est pas en reste qui affichant moins de 400 élèves à l’avènement de l’Empire prend en charge 1405 élèves en 1875. Les cours d’adultes se développent y compris pour les femmes (60 femmes pour 100 hommes). Dans ces conditions, le niveau d’alphabétisation d’une population originellement non francophone s’améliore pour atteindre un rang honorable à la veille des lois Jules Ferry. S’agissant des générations montantes, la Corse présente un bilan somme toute encourageant dû au développement des écoles normales à Ajaccio mais aussi à… Corte, avec 69 % des conscrits sachant lire, écrire et compter en français. Des régions certes encore rurales ou montagneuses du Continent présentent un bilan équivalent ou pire comme l’Auvergne, le Limousin, les Pyrénées, ou la Bretagne qui, pour sa part, et selon les départements, évolue entre 52 % et 64 % d’alphabétisés parmi les conscrits). La Corse se situe ainsi au 72è rang français dès 1878 là où le Morbihan est classé dernier (hors Alsace-Lorraine annexé à l’Empire allemand).

 Le tableau ci-après montre la montée rapide de l’alphabétisation (en français, évidemment) qui connaît une accélération avec l’école obligatoire et gratuite. Il est remarquable que cette francisation a débuté plus tôt qu’on ne le pense généralement même si cela reste encore modeste par rapport aux départements du Continent.

Population entière

1866

1872

1901

1911

Sachant lire et écrire

% population recensée

76328

30 %

88617

35 %

135515

46 %

149120

52 %

Source : Recensements – Imprimerie Nationale

Conscrits

1888

1900

1905

1914

% Sachant lire et écrire

% bacheliers et licenciés

73 %

1 %

68 %

3 %

88 %

6 %

91 %

6 %

Source : Olivier Maestrati, « la Corse et ses poilus »

Mais plus encore c’est l’entrée des Corses dans l’administration et l’Armée à tous les niveaux qui marque l’entrée de la Corse dans le centre décisionnel et va la distinguer durablement non seulement des colonies mais aussi des territoires qui deviendront plus tard les départements et territoires d’outre-mer. Les Corses qui détiennent depuis la Révolution la citoyenneté française vont très rapidement se retrouver producteurs des actes administratifs les plus courants et ayant des effets sur les populations entières de la république et de l’Empire. En réalité, à chaque niveau de responsabilité, ils vont être parmi les acteurs majeurs de la production du Droit.

Le processus de francisation n’est donc pas seulement subi avec la prohibition du « patois » comme dans les autres provinces mais elle se réalise à marche forcée avec une authentique conquête des emplois publics et militaires, lieux par excellence des échanges de messages et d’ordres écrits ou verbaux.

La Coloniale et l’Empire corse

Après la défaite de 1870, il fallait prouver aux Français que la France pouvait fonder elle aussi un Empire, face à l’Empire allemand, et compenser la perte de l’Alsace-Lorraine par des conquêtes outre-mer. Malgré les réticences pour ne pas dire plus de la Droite nationaliste et royaliste qui dénonce la politique d’abandon des provinces perdues, « J’ai perdu deux soeurs, et vous m’offrez vingt domestiques. » disait Déroulède, le projet colonial s’est d’emblée imposé sous l’angle de l’idéal civilisateur, auquel les Français ont cru. Etre colonialiste devint très rapidement synonyme de patriotisme et de progrès, et les Corses voulurent être de la partie, parce que c’était être, à leur tour, dans le camp de Rome, de l’Empire, du Centre qui apporte la lumière de la civilisation. Civilisation de laquelle la Corse participe, et qui, en retour, apporte à ses fils une ambition, une perspective et un style de vie, tout autant qu’un confort sous les tropiques, inespéré et jamais atteint dans l’île auparavant, sans compter bien sûr l’enrichissement des villages par le moyen des transferts d’argent venant de l’épargne ou des pensions.




[1] Il faut bien commencer par un bout pour terminer par un autre !

[2]Les travaux réalisés à compter d’avril 1774 sur l’étang de Diane  pour ramener la salubrité dans les terres de Mariana pour les rendre cultivables et au cours desquels plus de 600 militaires du Roi sont morts à cause des fièvres et du paludisme semblent bien oubliés !

[3] La littérature de voyage du XIXè siècle dépeint volontiers le caractère exotique, âpre voire sauvage de l’île.

[4] Sauf des produits liés à la construction ferroviaire (essieux et coussinets), le brocciu, les alcools, les résines, etc. (encyclopedia corsicae)

[5] Le régime de l’octroi ne disparaîtra d’ailleurs que progressivement.

[6] Préambule de l’ordonnance du 5 novembre 1816 : « Sur ce qu’il nous a été présenté que les réglemens des douanes en Corse ne sont point en concordance avec ceux établis dans les autres départements du Royaume ; qu’ils tendent à isoler le commerce et l’industrie des habitants de cette île, à diviser les intérêts qu’il importe essentiellement de réunir dans l’intérêt général de la France, etc. »

[7] Ibidem, article 6.

[8] Le mouvement s’amplifie avec la génération suivante, ainsi un Jacques Pierre Charles Abbatucci, conseiller à la cour de Cassation sous Louis-Philippe et Garde des Sceaux sous Napoléon III ou bien encore un Ernest Arrighi de Casanova, élève de Polytechnique, préfet de Seine et Oise sous la  Seconde République, maître des requêtes au Conseil d’Etat, avec un sommet de carrière pendant le Second Empire comme ministre de l’Intérieur.

[9] Un an plus tôt, le plébiscite du 21/22 décembre 1851 qui a élu au suffrage universel le Prince-Président pour 10 ans après le coup d’Etat du 2 décembre avait réuni dix fois plus d’opposants (378 « Non »)

[10] Jacques Pierre Abbatucci (1726-1813), lieutenant-colonel du Provincial-Corse., maréchal de camp sous la Constituante, général de division sous la république ou Charles Abbatucci (1771-1797), fils de Jacques-Pierre, général à 25 ans.


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C’est une histoire de mythes et d’identité : la question corse qui fait souvent l’actualité
a tordu la mémoire des faits. Le tout grâce à la
réécriture de l’Histoire de l’île et à la mythologisation de la langue


Allons plus loin déshabillons le paon pour découvrir le poulet qui est dessous. La Corse fut-elle le phare des Lumières ? Y-a-t-il eu une Corse vraiment indépendante et que voulaient les Corses sous Paoli ?


La Corse s’est ralliée. A-t-elle combattu ? La Corse eut-elle un comportement si différent des autres provinces de la République française ? Le ralliement fut-il facile ? A-t-elle cru se découvrir un destin ?


La petite île a-t-elle voulu donner des gages ? S'est-elle imaginé un Empire par
procuration ? Lors de l'occup', fut-elle exemplaire ? A-t-elle des leçons à donner ?

Une fois l’Empire colonial effondré, que devient la petite île ? Veut-elle s’en retourner à son passé glorieux mais confisqué et veut-elle enfler ses mythes pour les vendre à l'encan ?


Les mythes se portent bien, ils se sont même diffusés partout. Faut-il en rester là et faire du chantage à la Dette ? Ou bien, au contraire, est-il possible que l'île envisage de sortir du mythe et arrive à affronter la réalité du monde moderne ?


Pour approfondir un peu...

Mystères de la démographie

Combien de corsophones ?

Cartographie des révoltes

La taxation des échanges

La question des pertes de la guerre de 14-18

Un sort différent fait aux Corses pendant la Der des Der ?

La question foncière

Quelques sources

La convention de Philadelphie | quelques données sur les îles | la question sarde | le tableau des expatriations nettes | la constitution de 1735 | alphabétisation des conscrits 1878 | mobilisables 1911/-1921 |

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