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HISTOIRES CORSES                                                                                                                                                                NE NOUS RACONTONS PAS D'HISTOIRES

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Les mythes se portent bien, ils se sont même diffusés partout. Faut-il en rester là et faire du chantage à la Dette ? Ou bien, au contraire, est-il possible que l'île envisage de sortir du mythe et arrive à affronter la réalité du monde moderne ?


Sortir du dernier mythe

 
Vous l’avez compris, la question de la nation corse et son droit à l’indépendance ne peut être posée validement en termes de dette historique. La mythologie du rapport de l’homme à la terre jointe à un discours récurrent sur l’appartenance « naturelle » à une aire culturelle relève au mieux de la construction intellectuelle au pire de l’illusion qui masque un mal être dont les racines sont contemporaines, que ce soit à titre individuel ou au plan d’une population entière. De la même manière, on a pu constater la fragilité de la notion de spécificité, comme s’il y avait des populations plus spécifiques que d’autres. Il est vrai, en revanche, que la spécificité peut sembler être plus discernable lorsqu’elle peut s’appuyer sur des circonstances géographiques marquées comme l’insularité, la montagne ou la proximité d’une frontière d’Etat. Cette spécificité est parfois confondue avec un marquage culturel fort, que ce soit en raison de la langue ou de la religion, mais en réalité elle se confond le plus souvent avec un développement économique en décalage, je renvoie, à ce propos, aux détails soulignant le caractère encore sauvage ou préservé, c’est selon, de la population et de la nature corse dans les récits des voyageurs et ce jusqu’au second conflit mondial. La spécificité est donc une notion fluctuante qui renvoie les populations supposées moins marquées à une sorte de no man’s land de l’identité : il faudrait ainsi tenir pour allant de soi que les berrichons ne sont donc pas spécifiques et les flamands le sont moins que les alsaciens…

 Le discours corsiste s’installe dans cette ornière et plus particulièrement dans l’image d’une société agro-pastorale que le développement de la fonction publique est venue perturber. Si l’historicité de la transformation des activités de la société corse est indéniable, il n’en reste pas moins que l’image actuelle de la société corse en sort déformée. La Corse a fait l’impasse de la phase d’industrialisation qui a avorté. Les raisons en sont entremêlées entre une responsabilité de l’Etat coupable d’avoir grossi l’offre d’emplois publics ce qui rend l’aventure industrielle peu tentante (le tertiaire a cannibalisé le secteur secondaire en plein décollage industriel) et des causes naturelles qui ne peuvent être ignorées (faibles ressources et exploitation peu rentable). A cela se greffent les évolutions techniques qui ne permettent pas la poursuite de certains modes de production, notamment dans la sidérurgie, avec l’emploi de combustible fossile plus efficace mais quasi-inexistant sur l’île. Citons enfin l’amélioration et la sécurisation des transports qui rend moins essentielle la poursuite d’une économie de subsistance. Par ailleurs, le développement du secteur tertiaire associé au repli post-colonial entraîne le repli des activités traditionnelles et l’exode rural vers le Continent mais aussi vers le littoral. De la sorte, l’île est restée à la marge des bouleversements économiques des cent cinquante dernières années et a gardé un aspect de conservatoire agro-pastoral sur lequel vient se greffer des modes de vie calqués sur les modes de vie du Continent. Ainsi les revenus minima assurés par les transferts de toute nature et la multiplication des emplois dans le secteur public qui représente 35 % des emplois, après un pic de 41% dans les années 1990-2000, ont permis à la population insulaire d’avoir accès aux standards de consommation continentaux. La société de consommation a rattrapé le berger !

 Pour bien comprendre la singularité de la situation économique et sociale corse d’aujourd’hui, il est nécessaire de garder présent à l’esprit que la réputation agro-pastorale de l’île n’est plus qu’un souvenir. Ainsi, quand le monde rural a un poids équivalent dans l’île et sur le Continent (3,6 % de la population active contre 3,8 % pour la moyenne nationale au premier trimestre 2006), il ne s’en suit pas que l’origine des revenus et le mode de vie soit en adéquation. En effet, les exploitants et les éleveurs subsistant dans l’intérieur de l’île tirent une part non négligeable de leurs ressources des aides  ou d’activités complémentaires (comme l’alimentaire « identitaire » ou le tourisme rural) tandis que les gros exploitants des plaines connaissent un mode de vie sociologiquement plus lié à l’univers de la bourgeoisie citadine qu’au mode de vie proprement rural.

 La Corse présente aussi une répartition de la valeur ajoutée très typée, où l’agriculture ne représente que 2% du PIB et le tertiaire dans son ensemble 83 % ! Lorsqu’on sait que plus de la moitié de l’activité du secteur secondaire relève d’entreprises du BTP, on mesure combien l’île est passée à côté du développement industriel. L’agriculture elle-même revêt un caractère mixte, alliant des exploitations extensives d’élevage à une agriculture intensive et modernisée dans les plaines sans que cela améliore notablement la rentabilité (taille insuffisante, manque de fourrages, insularité) et qui se heurte à la plaie de l’indivision. La moyenne d’âge élevé des exploitants (caractéristique que l’île partage avec d’autres régions du continent) est un facteur aggravé par un surendettement plus important ici qu’ailleurs (l’encours de la dette représente 124 % du chiffre d’affaire contre 87 % en moyenne nationale).

 Malgré cette image particulièrement tenace d’économie agricole, la Corse au travers de cette distorsion d’activité présente, en réalité, l’image d’une île urbaine. Bien  évidemment, il ne s’agit nullement de qualifier d’urbaine la destination des surfaces foncières, et l’île de ce point de vue ne ressemble pas à Malte, mais bien à la proportion inattendue de la populationurbaine (63 %). L’absence de secteur industriel et l’omniprésence du tertiaire, à fortiori public, ont empêché qu’en Corse s’opère la stratification de la société en classes sociales aux intérêts économiques antagonistes. Seules subsistent les anciennes structures de parenté ou de clientélisme typiques des sociétés industrielles au sein d’une société envahie par la classe moyenne. La continuation de ces solidarités qui non seulement traversent les professions, les secteurs, mais touchent les appartenances politiques qu’elles soient d’obédience corsiste ou non, empêche aujourd’hui comme au temps de Paoli toute démarche et encore moins toute action tendant à penser un Etat corse. Qu’on ne s’y trompe pas : le clan corsiste, autant que les autres, refuse l’Etat français ou… corse, car le citoyen n’émerge pas comme catégorie de la société corse, société tout entière étrangère à la rationalité économique et, à l’inverse, déterminée par les liens familiaux ou les intérêts particuliers.

 Jusqu’à présent, l’approche de la dimension économique du développement de l’île se contente d’aligner les constats et diverge encore sensiblement sur l’analyse des causes, des freins au développement. Ainsi la question de l’insularité elle-même fait-elle débat de même celle de la taille ou de l’accessibilité du marché. L’autocentrage de l’économie corse est patent : plus de la moitié de la création de valeur ajoutée est d’origine externe (fonds publics nationaux ou européens, tourisme, gros équipement), le rayonnement de ses ressources en hommes est faible[1], et alors quoi ! Que dire au-delà ? Si quelques spécialistes se penchent sur la question, il n’existe pas de relais de la réflexion sur la place publique. En l’absence d’une véritable réflexion économique sur le devenir de l’île[2], la population est tiraillée entre deux  pôles de sensibilité. L’un de ces pôles accepte une certaine perte d’identité sans toutefois s’interroger réellement sur le contenu de cette identité au profit des effets bénéfiques de l’intégration dans le grand ensemble français, car, après tout le gîte et le couvert étaient assurés et si la modernisation des équipements de l’île a connu des hauts et des bas, la Corse connaît aujourd’hui un rattrapage certain. En revanche, cette sensibilité a l’œil rivé sur les bienfaits matériels immédiatement perceptibles mais néglige l’affect relatif à la perception que les Corses peuvent avoir de leur passé. L’autre sensibilité, d’un bord diamétralement opposé, joue sa partition sur le mode de la perte d’identité, et pour ce faire, reconstruit en grande partie une identité mythique. Sur l’analyse des effets de l’intégration dans un plus vaste ensemble, les corsistes vont insister sur les effets négatifs, comme la régression de l’activité économique dans l’île jusqu’aux années 1960, la désertification des pièves de montagne, la disparition de la langue, tout en refusant de retenir l’aspect positif de l’élévation du niveau de vie, de l’ouverture au monde et même, par le passé, d’un sort unique fait à une province pourvue en emplois publics à l’extérieur de l’île. Pourtant les positions ne sont pas toujours définitivement arrêtées et l’on peut assister à des débats à position renversées entre ceux qui, attachés à la tradition corsiste, n’imaginent nullement que les avantages matériels de l’insertion dans l’espace français soit remis en question, et ceux qui redécouvrent leur corsitude lorsque les règles de la république deviennent dérangeantes. Cette ambiguïté des attitudes risque de demeurer longtemps tant qu’on n’aura pas exploré le réalisme de la synthèse des options ou du choix de l’une ou l’autre. Pour ce faire, il faut aux Corses le courage de se détourner des légendes et des regrets pour poser la question en ces termes : comment rééquilibrer la société corse et son développement économique et social ? La réponse institutionnelle doit venir en dernier comme une conclusion logique et non comme une condition de l’exercice.

 
Faiblesses et atouts dans l’ensemble français

 
Les faiblesses structurelles de l’île dans le secteur agricole se doublent de limites inhérentes à la dimension et à l’insularité ainsi qu’à l’histoire. Le tissu des entreprises est très peu dense, la presque totalité des entreprises employant moins de dix salariés et la moitié est constituée d’entrepreneurs individuels. Le secteur industriel est quasi inexistant, en raison de l’absence de ressources naturelles ou de leur coût d’exploitation trop élevé pour un développement économique centré sur le marché intérieur. L’accent est dès lors souvent mis sur le handicap de l’étroitesse du marché et sur celui de l’insularité. Ainsi, pour pouvoir vendre ses produits et atteindre le seuil de rentabilité, la Corse doit trouver des débouchés à l’extérieur de l’île. Dans l’ensemble français, cela revient à chercher des débouchés sur le Continent, or malgré la dotation de continuité territoriale les coûts de transports grèvent la compétitivité des entreprises. En revanche, s’agissant de débouchés qui ne sont pas des exportations les produits bénéficient d’une libre circulation. Dans un contexte européen l’avantage relatif du marché intérieur français est négligeable ; il n’en est pas de même pour des exportations hors du marché unique.

 Cependant, cette analyse est contestable, le statut d’île n’est pas toujours un handicap insurmontable et l’on peut citer des îles dynamiques, entièrement tournées vers le commerce international, qu’il s’agisse d’île-cité comme Hong Kong ou d’île-Nation comme le Royaume-Uni. Tout d’abord, la faiblesse du marché intérieur n’est pas compensée par les échanges car l’intégration dans l’ensemble français a fait dériver le centre économique référent de l’île depuis l’Italie du Nord vers le Nord de l’Europe, où les perspectives de débouchés sont handicapées par le surcoût de transport qui devient plus important[3]. Enfin, le cycle vertueux des externalités semble devoir être contraint moins par l’insularité que par l’étroitesse de l’offre intérieure. En effet, si la dynamique de regroupement des capacités d’innovation, d’augmentation de la qualité, de diversification, décroît avec la distance (ainsi des petits pôles d’excellence peuvent produire des effets positifs locaux, ce qui permettrait en théorie, à une île de petite taille d’en bénéficier), encore faut-il que cette offre de qualité trouve un débouché, et ici la taille de l’île se mesure moins à sa superficie qu’à sa démographie.

 Cependant, ces faiblesses ne sont pas rédhibitoires si l’on considère les évolutions les plus récentes[4], où force est de constater que la situation économique va mieux, et va dans le sens d’un rééquilibrage des activités. Premier indicateur, le marché du travail est en amélioration constante depuis près de dix ans. En 1997, le taux de chômage s’établit à 16,2 % de la population active contre 12,2 % en moyenne nationale, soit un différentiel de 4 points. Cette différence tombe à 1,4 point fin 2002, pour devenir négligeable à la mi-2006, ave un taux de chômage ramené à la moyenne nationale ou peu s’en faut (10,5 % contre 10,1 %). C’est un signe manifeste de rattrapage en raison d’un fort accroissement de l’emploi (+16 % contre +10 % au plan national). Le taux de création d’entreprises est supérieur à la moyenne nationale depuis 2002, tandis que l’effort d’investissement reste soutenu dans le secteur industriel hors BTP (lequel connaît une pause ainsi que le commerce de gros et le tourisme). Cette embellie des investissements profite surtout aux biens intermédiaires et à l’agro-alimentaire. Pour l’heure, on constate une progression très favorable du PIB corse selon une tendance moyenne de 2,2 % annuel en valeur constante depuis dix ans. 

 

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

Corse

0,2%

-1,4%

-1,6%

5%

4,2%

5,1%

4,1%

4,3%

0,1%

2,4%

Métropole

2,1%

2,3%

1,1%

2,3%

3,6%

3,3%

4,1%

2%

1,3%

0,8%

Source : site www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/PIB_VA_region.htm

 L’île se situe toujours au dernier rang des régions métropolitaines en terme de PIB par habitant mais son niveau est quasiment identique à celui du Languedoc Roussillon, du Nord Pas de Calais ou de la Picardie. Enfin, il se situe à 12 % en-deçà de la moyenne de la Province et 22 % en-deçà de la France compte tenu du cas particulier de l’Ile de France. Ce chiffre doit être remis en perspective : il s’agit d’un différentiel de 22 % par rapport à l’un des pays les plus riche du monde (à titre de comparaison les DOM ont un niveau de PIB par tête égal à la moitié de la moyenne nationale). En termes de richesse créée par habitant (PIB/emplois), en 2003, la Corse devance six régions métropolitaines. Ce  dynamisme de la dernière décennie est, certes, dû encore trop fortement au poids du tourisme et du BTP qui lui est fortement lié, mais des frémissements de diversification se font sentir. Enfin, notons que si l’on compare la Corse aux îles de l’Union européenne, elle se situe dans un rang fort honorable (6è sur 18 hors DOM, la Sardaigne est en 11è position, la Crète en 12è et la Sicile en 14è position).

 Le fait le plus notable est la tendance récente de l’économie corse à tenter de s’arracher à la tentation du triptyque tourisme/BTP/secteur public dont on sait 1°) qu’ils interagissent l’un avec l’autre et créent une bulle économique et financière artificielle, et très fragile puisque reposant sur la fréquentation touristique et le dynamisme des commandes publiques, quand bien même les instruments de motivation ne manquent pas dans l’île… et 2°) qu’ils constituent un lieu privilégié de mélange des genres et favorisent les circuits douteux de financement[5]. Ainsi, le secteur des Nouvelles Technologies de l’Information, le secteur de l’audiovisuel (20 M€ de chiffre d’affaire), voire le secteur aéronautique, sont des secteurs dont les perspectives de développement sont encourageantes mais, plus significatif, le poids grandissant des industries agro-alimentaires et des biens intermédiaires dans l’effort d’investissement se présente comme un rendez-vous pris pour les années à venir, dans un secteur qui, jusqu’à présent a peu augmenté sa présence dans la création de valeur (8 % des valeurs ajoutées industrielles en 2003 comme en… 1993). A suivre donc. La situation de la Corse, ces dernières années tend à faire mentir les rapports de l’Union européenne qui relevaient  qu’en « matière de PIB, mais aussi d'emplois ou de répartition démographique, la situation globale de l'ensemble des régions insulaires a tendance à stagner, voire pour certaines à se détériorer, sous l'effet de paramètres aussi variés que l'environnement macro-économique européen, mais aussi, de mauvaises saisons touristiques, une situation agricole plus concurrentielle »[6]. En revanche, la fragilité induite par les spécialisations qui sont issues de la dépendance structurelle vis-à-vis du secteur public est patente dès lors que les périodes de vaches maigres perdurent. Ainsi, la réduction des dépenses publiques, les déséquilibres démographiques (jeunes/vieux) ou géographiques entre les zones littorales exploitables et l’intérieur, souvent montagneux et dépeuplé, constituent des handicaps sérieux pour une région qui a dû penser sa mutation postindustrielle sans avoir connu d’étape intermédiaire.

 L’intégration dans l’ensemble français avait fait passer l’île d’un état d’autosuffisance d’une population essentiellement pauvre à un état artificiel d’abondance par le moyen de transferts financiers importants et d’emplois publics assurés sur le Continent ou dans les colonies, puis dans les années soixante-dix par la multiplication artificielle d’emplois publics au travers du dédoublement des instances administratives au motif de répondre… à la question corse ! Le prix à payer est, bien sûr, une spécialisation déséquilibrée avec un secteur public écrasant et un secteur privé réfugié dans les activités qui échappent à la logique concurrentielle : le tourisme et le BTP, le tourisme parce qu’un hôtel en Corse ne peut être concurrencé que par un autre hôtel en Corse, le BTP parce que la branche est traditionnellement fermée à la concurrence, peu d’entrepreneurs extérieurs viennent ouvrir des chantiers en Corse, mais surtout parce qu’il s’agit d’une activité très fortement dépendante de la commande publique, au moins en ce qui concerne la partie Travaux Publics. Cette spécialisation est le résultat de l’Histoire et, à moins de vouloir revenir à une économie de subsistance, il faut se contenter de noter le fait, et d’explorer les voies et moyens de penser le développement de l’île autrement.

 
Les risques et les chances du grand large

 
Jusqu’à présent peu de voix se sont élevées pour proposer une vision économique et sociétale cohérente d’une Corse assumant jusqu’à la dernière extrémité sa vocation d’île. Néanmoins, il existe un discours de rupture de la dépendance qui se veut fondateur en refusant le statut d’économie assistée. Nous ne parlerons pas ici des initiatives privées recourant à des financements sur lesquels beaucoup a été dit mais des pistes de développement esquissées dans les discours, les sites de l’internet ou les articles, jamais d’ailleurs dans le cadre d’analyses au long cours, fouillées, documentées, publiées. Le thème souvent rebattu est celui de la synthèse entre la vocation agro-pastorale ancestrale et le plongeon dans la modernité. Du grand écart historique certains envisagent de faire l’atout principal de l’île, à la condition bien sûr, de se débarrasser des facilités de l’aide étatique, sans pourtant la refuser totalement : dans une négociation sur l’indépendance de l’île, solder la dette de l’Etat colonial en constituerait probablement le nœud gordien.

 L’analyse séparatiste se cantonne dès lors au registre de l’utopie en proposant comme voie possible l’articulation des contraires, à savoir le mythe du grand bond en avant, parfois en reproduisant les schémas des conglomérats chinois ou de certains pays du tiers-monde dont on sait les résultats désastreux, mythe associé à un autre mythe, celui de la permanence des valeurs et des activités, le retour aux sources, la recherche de l’authentique. C’est un dernier avatar de la synthèse entre modernité synonyme de richesse et la tradition garante des racines fondatrices de l’identité, comme si l’identité se construisait uniquement sur un lointain passé. Or on oublie souvent que des nations pionnières, ne disposant d’aucun ancrage historique,  peuvent présenter elles aussi une identité, les Etats-Unis en tête dont l’identité est suffisamment forte pour imposer ses modes de penser à la planète, non sans conflit. La Corse ne pourrait-elle pas envisager une démarche pionnière, mais cela suppose que les Corses sont suffisamment fiers d’eux-mêmes pour croire qu’ils ont un modèle à proposer. 

Une variante plus modernisée de ce discours laisse de côté les références tiers-mondiste, datées et peu exemplaires, pour évoquer, à l’emporte-pièce, les économies développées qui semblent avoir conservé des traces de tradition sans mesurer toutefois les efforts d’adaptation de ces économies et les sacrifices qu’elles ont dus consentir. Si d’aucuns évoquent les exemples du Japon, de Singapour, ou de Malte, je les invite à se pencher sur les photographies de la fin du XIXè siècles ou sur les récits des voyageurs pour constater combien la tradition dut céder à la modernité. Néanmoins ce discours a fini par imprégner les débats sur l’avenir de l’île, avec cependant une attention portée aux technologies de pointe, mieux en phase avec les mutations technologiques et organisationnelles des sociétés postindustrielles. Il peut paraître plus aisé d’opérer une synthèse qui ne met pas en péril l’environnement naturel et l’équilibre sociétal, en réalité, les industries de pointe ici visées ne sont viables qu’à l’aide de transferts financiers massifs, et lorsque la greffe prend, cela ne préserve pas plus les activités traditionnelles que l’industrie lourde. En outre, renvoyer toute la responsabilité sur l’Etat c’est se défausser de ses responsabilités, c’est refuser de penser autrement qu’à l’aide de schémas d’emprunt inadaptés au lieu de construire une réflexion originale sur le sujet, débarrassée des visées institutionnelles, lesquelles devront être conséquence et non cause de la réflexion sur l’avenir de l’île.

 La structure d’activités de l’île l’arrime à un schéma de domination de l’offre de biens collectifs ou de biens non échangeables, schéma caractéristique des économies développées mais qui, en Corse, fait l’impasse du décollage industriel. Cette situation pousse les salaires à la hausse et freine, par conséquent, tout effort de productivité sur le marché des biens à faible valeur ajoutée. Compte tenu de la persistance des aides, et donc de la rigidité des coûts salariaux, il est peu probable qu’un modèle de développement fondé sur la production de biens courants puisse être viable, d’autant que pèse sur l’économie corse le coût du transport interne, l’éloignement et l’étroitesse du marché. Aussi, les voies de développement autonome doivent être recherchées dans la production de biens à forte valeur ajoutée, non pondéreux, voire indifférents aux coûts logistiques. Dans cette optique, posons les trois questions essentielles de la place du marché intérieur, de l’atout de l’insularité dans le cadre d’une économie tirée par les échanges et des conditions de réussite d’un tissu d’activités productrices d’externalités[7].

 La question de la taille du marché intérieur se réduit à la  question de la taille optimale du marché pour une entreprise donnée dans des conditions de rentabilité suffisante. Il faut pour cela que l’entreprise ait l’assurance d’un débouché minimum. Cela étant, la notion de taille dépend aussi du secteur et plus spécifiquement du type de produit incorporant ou non une part importante de valeur créée ou bien encore d’un positionnement original du produit : ainsi une bière comme la Pétra peut trouver son marché en Corse (et même à l’extérieur) aussi bien qu’un produit électronique sophistiqué. Enfin, rien n’interdit à une économie donnée d’élargir son potentiel de marché par l’exportation. C’est surtout sur ce dernier point que la Corse a des difficultés en raison du poids des biens non échangeables (logement, biens collectifs, réparation automobile, etc…) qui ne peuvent être vecteur de conquête de marchés extérieurs, mais, d’un autre côté, ce secteur est plutôt à l’abri de la concurrence extérieure. N’était cette question du poids du secteur des biens non échangeables, dans l’absolu, tout serait ouvert pour la Corse, d’autant qu’il n’y aucun lien entre la taille et le développement (voyez Malte, Hong Kong, Singapour, etc.). En revanche, l’éloignement des marchés extérieurs n’est un inconvénient que si la taille démographique du marché interne est faible. Le développement de la Corse n’est donc contraint par son faible marché interne que dans la mesure où les entreprises insulaires sont pénalisées par l’éloignement, et dans la mesure où le secteur concerné incorporerait une forte proportion de coûts de transport.

 Il reste une deuxième hypothèque à lever, le coût induit de l’insularité pesant sur les approvisionnements et sur les exportations et qui croît avec le degré de périphéricité[8]. La question semble entendue, toutefois, il existe une marge de manœuvre invisible pour l’île. Avant d’aller plus loin, gardons à l’esprit que les marchandises sont échangées par voie maritime laquelle est meilleur marché que les autres modes de transport. Enfin, si une île est entourée d’eau… elle a aussi l’insigne avantage de n’être pas enclavée ou tributaire de ses voisins immédiats. En d’autres termes, une île est plus libre de ses choix de partenariat commercial qu’un pays continental. On a vu plus haut que la cible des échanges de la Corse avec le Continent n’est pas nécessairement le Nord de la France ou de l’Europe, son éloignement relatif étant particulièrement pénalisant puisque il augmente la part terrestre du transport. En conséquence, il serait de bonne politique que les entreprises corses se tournent plutôt vers les zones qui maximisent la part de transport maritime. Précisément, les zones immédiatement accessibles (Sud de la France et Italie du Nord) appartiennent précisément à la zone la plus développée du bassin méditerranéen mais qui se trouve aussi en connexion avec la partie sud de l’arc  Rhin-Rhône-Plaine du Pô. Il n’y a cependant pas de fatalité à devoir écouler ses produits au nord de l’Europe alors que la Corse est tout simplement l’île qui minimise la distance vis-à-vis des côtes françaises et italiennes et est donc, de ce fait, en meilleure position géographique et logistique que la Sardaigne, les Baléares, Malte ou la Sicile. 

 De même les produits exportables ne sont pas nécessairement tous sensibles au coût de transport. Au plan international, il semble que la part du coût de transport baisse régulièrement[9] en raison de progrès dans les organisations logistiques (palettisation, flux tendus, conditionnements normés, augmentation du tonnage des cargos) mais aussi dans le développement de secteurs aux produits peu pondéreux mais à fort contenu de valeur. Enfin, la compétitivité peut être renforcée par des éléments positifs de différentiation des produits, comme l’effort sur la qualité, l’innovation technologique, ou encore plus simplement le développement de services à distances, ou des nouvelles technologie de la communication. En bref, dans un monde où une part croissante du PIB est le fait de biens dématérialisés, l’insularité n’est plus un obstacle insurmontable, les seules externalités envisageables, pour le coup, se rient des distances, et la Corse[10] pourrait viser des débouchés au-delà de la Méditerranée occidentale.

  Pour finir l’insularité ne freine-t-elle pas la capacité de l’économie locale à créer des moteurs de développement dans la mesure où si les marchandises peuvent embarquer ou être débarquées facilement, en revanche, la circulation des personnes est gênée ? Dans la plupart des cas, on observe que les externalités jouent surtout au niveau de l’agglomération et au sein d’une activité ; il n’y a aucune raison de penser qu’il en serait différemment dans le cas de la Corse, où les quelques pôles urbains pourraient développer un centre d’excellence, comme on dit aujourd’hui. Le débat est loin d’être tranché. Par ailleurs, quel que soit le niveau de recherche-développement pratiqué dans une région donnée, et même en quasi auto-suffisance, les échanges d’expérience, de données, l’ouverture négociée de brevets, etc. existent et font souvent la différence, or cet impact est sensible à l’éloignement (mobilité des cerveaux). Auquel cas, l’insularité est ici pénalisante d’autant qu’elle ne permet pas à la région en question de bénéficier en totalité des apports du maillage national d’information, alors même que celui-ci est partie prenante des capacités entrepreneuriales de l’île. Concrètement, les entreprises de Corse entretiennent un réseau de relations fortes avec le Continent tels les liens commerciaux, institutionnels, bancaires, mais avec un coût de l’information plus élevé que pour une région continentale.

 Le défi est là : une Corse détachée d’un ensemble national peut-elle tabler sur une capacité de développement limitée à deux ou trois petites agglomérations ? Ce développement autocentré est-il suffisant pour être un socle d’échanges internationaux, source attendue d’enrichissement ? La « nouvelle économie » permet-elle de faire bénéficier à la Corse d’externalités qui se joueraient de la géographie et, sautant le stade du développement local, pourrait grandir à une échelle trans-nationale ? Faut-il croire que l’espace européen et le développement des rencontres institutionnelles interrégionale constitueront un réseau d’échange d’information pouvant suppléer à la sortie de la Corse de l’ensemble français ? Il n’existe malheureusement pas aujourd’hui d’études, de monographie encore moins de modèles pouvant apporter un début de réponse : si les cheminements d’une Corse prenant le large sont théoriquement possibles, ils sont peu connus et encore moins mesurés sans a priori. Le débat semble statique, bloqué entre deux positions. L’une est fataliste et tient qu’une île reste une île et les Corses d’indécrottables fonctionnaires éloignés de toute idée d’aventure. La situation actuelle de la Corse est au fond confortable, après tout l’île n’est pas si mal lotie, et les revenus et les pensions sont assurés. Cette vision ne peut que conforter l’île dans ses vieux démons et de développement, il n’y en aurait point parce que, c’est bien connu, il ne peut y en avoir. L’autre est romantique et tournée vers la passé ; nous avons suffisamment insisté là-dessus, elle tient que tout le malheur vient de ce que l’île est liée à la France et, la responsabilité des Corses n’étant pas posée, la réflexion se cantonne au volet institutionnel.

 
Assumer les risques du grand large

 
Ce qui est en cause dans le cas de l’hypothèse du grand large est de savoir dans quelle mesure l’indépendance est une réponse adéquate aux projets économiques et sociaux que l’on peut faire pour l’avenir de l’île. L’aisance croissante de la population de l’île, indéniable lorsqu’on joint le taux d’équipement des ménages à l’amélioration de l’emploi, ou lorsqu’on considère le niveau du PIB par habitant ou le revenu par tête[11], est liée à son intégration dans un réseau solidaire, au sein de l’espace français voire européen[12]. Envisager une renaissance économique en gardant une logique d’économie subventionnée est inadéquat en raison de l’effet d’éviction vers le secteur public et celui des biens non échangeables. C’est donc une réflexion sur la sortie de la convergence économique territoriale qu’il faut mener tout en évaluant les moyens d’une protection évolutive et différentiée des activités naissantes dans les secteurs concurrentiels. Bien entendu, la donne doit être claire, tout effort sur le développement d’activités nouvelles se traduit par un renoncement au confort douillet des secteurs protégés, ce qui signifie qu’il faudra sans doute accepter une baisse du niveau de vie dans un premier temps. Quant à savoir quelle pourrait être les modes de financement, le débat doit avoir lieu entre d’une part la formule du semi-public qui a l’avantage d’être déjà pratiquée et de permettre l’implication de la collectivité territoriale et, d’autre part, la solution de l’appel à l’épargne abondante mais mal orientée et aux investisseurs prêts à investir en Corse.

 L’insertion de la Corse dans un nouvel ensemble méditerranéen puis européen selon l’indifférence de tel ou tel secteur aux coûts de transport doit être pensée comme une relation île/continent. Une recherche de synergie d’île à île est probablement une fausse bonne idée. Les marchés des autres îles sont trop étroits et déjà concurrencés pour permettre à une offre émergente d’origine corse de s’imposer, alors que des débouchés plus grands existent dans les grandes régions du Sud de la France et du Nord de l’Italie. Pour prendre une image, et sans même faire appel au concept de niche technologique, une bière à la châtaigne se vend aussi bien sinon mieux à Paris qu’à Cagliari. Enfin, la fascination exercée par la Sardaigne ou la Sicile ne doit pas conduire à suivre des modèles dont on n’a pas encore exploré toutes les facettes, et alors mêmes que les indicateurs comparés de ces trois îles tournent à l’avantage de la Corse, même si l’importance du secteur protégé agit comme un analgésique, voyez plutôt : 

 

Taux de chômage longue durée

PIB/habitant

UE = 100

Corse

6,3 %

82

Sardaigne

15,7 %

73

Sicile

16,9 %

66

               Source : Eurostat/Eurisles 2000

 Il reste à évaluer sans fard les difficultés de l’exercice pour ce qui touche à la mobilisation des capitaux. La disparition des contrôles qu’une autonomie non maîtrisée peut favoriser, risque de transformer les circuits de financement en circuit de recyclage de l’argent sale qui ne ferait que transiter par l’île ou qui serait dérivé vers le financement de projets immobiliers et touristiques, ce qui revient à renforcer encore plus le secteur des biens non échangeables. Ce scénario s’il venait à se vérifier rapprocherait la situation de l’île de celle prévalant dans les paradis fiscaux ou les « casinos flottants ». Ce serait accepter une dégradation du niveau de vie au profit de quelques uns et de toute manière accepter une perte d’identité.

 Pour conclure, il est inutile et contre-productif de se focaliser sur le passé à la recherche d’un dû. Il n’est pas vraiment admissible, notamment, de relier la stagnation de l’économie corse à l’intégration économique à la France, sans autre précaution. On a vu à quel point les Corses étaient peu attirés par la mer et n’ont donc pas vraiment manqué un rendez-vous avec elle. Dire que la Corse aurait pu avoir un destin à l’anglaise est un point de vue non historique. En revanche, les Corses ont toujours agi en fonction des Puissances qui les entouraient, les seigneurs insulaires jouant d’une alliance contre l’autre afin d’y obtenir avantages et privilèges. Des deux vocations, commerciale ou mercenaire, la seconde imprègne l’histoire de l’île. Lorsque la France annexe l’île, elle ne fait que répondre à cette seconde vocation mais en lui donnant une ampleur inconnue jusqu’alors, puisque elle apporte emplois, honneurs, intégration dans l’appareil d’Etat au plus haut niveau, et ce dès l’Ancien Régime. L’île fournit alors généraux, administrateurs, ministres, préfets tout aussi bien que des cohortes de fonctionnaires et de soldats. Alors, certes, pourquoi travailler la terre et conduire les troupeaux dans le cadre d’une économie de subsistance quand on vous offre des revenus, des honneurs et les moyens d’entretenir un niveau de vie meilleur ? Ce choix est bien celui des Corses, aussi la question du devenir économique de l’île peut le remettre en cause en cherchant à développer l’autre vocation, celle du dynamisme commercial, mais, dans ce cas, le choix institutionnel doit être une résultante de la réflexion sur le devenir économique de l’île et non son cadre de référence.




[1] Taux de rayonnement 2 %  (effectif salarié employé hors Corse / effectifs salariés des entreprises corses). Cf. Encyclopedia corsicae.

[2] Les études sectorielles existent mais la réflexion sur la stratégie économique de développement reste modeste malgré des efforts ici ou là (voir les articles de Nadine Livretto, in Encyclopedia corsicae par exemple). Manque notamment une démarche de modélisation permettant de tester les hypothèses et de fonder les choix de politique, régionale, autonomiste voire plus si affinité !

[3] Etude Eurisles Les régions insulaires et le prix de transport des marchandises intracommunautaires 1998

[4] Les chiffres de cette partie (sauf mention contraire) sont issus de la note d’analyse Economie Corse de juin 2006 – Préfecture de Corse, Ajaccio 2006

[5] Voir à ce propos les longs développements du rapport du Procureur Bernard Legras sur le grand banditisme, ses liens avec le nationalisme et les manquements de l’Etat, juillet 2000

[6] Eurisles « les indicateurs statistiques des disparités régionales engendrées par l’insularité et l’ultra-périphéricité » 1997. Notez que la Corse est classée comme région périphérique, à l’image de la Bretagne et même de l’Aquitaine, et non comme ultra-périphérique.

[7] Les développements qui suivent rejoignent très largement les analyses les plus récentes qui remettent en cause le caractère inéluctable de l’insularité, à ceci près cependant, qu’une petite île est très fortement dépendante de la disponibilité des modes de transport (les grèves qui peuvent isoler la Corse du Continent sont là pour le rappeler). Sur les aspects positifs de l’insularité, et les conditions de développement des externalités, on consultera avec profit les travaux de Charles Vellutini (cf. bibliographie).

[8] Etude Eurisle op. cit.

[9] CNUCED Review of maritime transport, 2005, ch. 4 “Trade and freight markets”. Dans les pays développés, il est passé de 5,5 % de la valeur totale des importations en 1980 à 3,9 % en 2003.

[10] Les travaux manquent dans ce domaine autant que les statistiques exploitables s’agissant du cas de la Corse. Les réflexions qui sont notées demandent à être documentées au même titre que les études plus globales de la CNUCED.

[11] En 2001, le revenu disponible brut par habitant plaçait la Corse en avant-dernière position des régions françaises métropolitaines juste avant le Nord Pas de Calais., mais il faut observer que les prestations sociales représentaient 47 % des revenus contre 38 % pour le reste de la Province, en raison de la forte proportion de retraités et de bénéficiaires de diverses allocations (source INSEE, www.insee.fr/fr/insee_regions/corse)

[12] Apport des crédits communautaires : 16 M€ par an de 1986 à 1992, puis 27,5 M€ par an de 1990 à 1933, puis 47,5 M€ par an de 1994 à 1999 pour se stabiliser à 30.2 M€ par an de 2000 à 2006.


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C’est une histoire de mythes et d’identité : la question corse qui fait souvent l’actualité
a tordu la mémoire des faits. Le tout grâce à la
réécriture de l’Histoire de l’île et à la mythologisation de la langue


Allons plus loin déshabillons le paon pour découvrir le poulet qui est dessous. La Corse fut-elle le phare des Lumières ? Y-a-t-il eu une Corse vraiment indépendante et que voulaient les Corses sous Paoli ?


La Corse s’est ralliée. A-t-elle combattu ? La Corse eut-elle un comportement si différent des autres provinces de la République française ? Le ralliement fut-il facile ? A-t-elle cru se découvrir un destin ?


La petite île a-t-elle voulu donner des gages ? S'est-elle imaginé un Empire par
procuration ? Lors de l'occup', fut-elle exemplaire ? A-t-elle des leçons à donner ?

Une fois l’Empire colonial effondré, que devient la petite île ? Veut-elle s’en retourner à son passé glorieux mais confisqué et veut-elle enfler ses mythes pour les vendre à l'encan ?


Les mythes se portent bien, ils se sont même diffusés partout. Faut-il en rester là et faire du chantage à la Dette ? Ou bien, au contraire, est-il possible que l'île envisage de sortir du mythe et arrive à affronter la réalité du monde moderne ?


Pour approfondir un peu...

Mystères de la démographie

Combien de corsophones ?

Cartographie des révoltes

La taxation des échanges

La question des pertes de la guerre de 14-18

Un sort différent fait aux Corses pendant la Der des Der ?

La question foncière

Quelques sources

La convention de Philadelphie | quelques données sur les îles | la question sarde | le tableau des expatriations nettes | la constitution de 1735 | alphabétisation des conscrits 1878 | mobilisables 1911/-1921 |

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pour les pressés !!

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